Le film de Ang LEE, Crouching Tiger, Hidden Dragon (2000), du genre de « wu-xia » en costume d¡¦époque, a suscité à sa sortie des controverses chez les Chinois (au sens large) : les uns ont applaudit son innovation et les autres critiqué sa trahison du genre ou, pire encore, sa « complaisance à l¡¦égard des étrangers », y ayant repéré des idées en vogue dans l¡¦Occident moderne, alors que ce film traduit, avec une fidélité inconsciente, l¡¦évolution socio-politique des dernières décennies à Taiwan.

Les opinions du public français sur ce film, le premier en langue chinoise à avoir reçu un aussi grand succès commercial dans l¡¦Hexagone, n¡¦étaient pas moins contradictoires, mais pour une raison toute différente. Enchantés ou irrités, avant tout par les scènes de combat, par le fait que les personnages volent quasiment dans les airs, les uns croyaient y (re)trouver la poésie du conte, du merveilleux (occidentaux) et les autres, la parodie drôle, voire risible, des films de kung-fu (type Jacky CHAN).

Une mise en parallèle, absurde au prime abord, de ce film (et du wu-xia) avec The Matrix (1999) des frères Wachowski (et la science-fiction) est proposée pour mieux saisir son ambiguïté entre le rationnel et le surnaturel. Cela conduit logiquement à l¡¦examen, au coeur même de deux systèmes culturels, de la construction de l¡¦image du surhomme et du divin, etc., ou, d¡¦un côté, celle des dieux gréco-romains et du Dieu judéo-chrétien qui repose en fait sur le concept similaire d¡¦ « être », et, de l¡¦autre, celle de l¡¦homme parfait confucéen ou des dieux bouddhistes et taoïstes sur le concept de « devenir » qui évoque la « transmutation » de l¡¦alchimie, orientale et occidentale.


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